- parlote
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• 1829; de parler1 ♦ Fam. Assemblée, réunion de gens qui bavardent ou s'exercent à la parole. ⇒ conférence. — Spécialt Local où les avocats s'entretiennent au Palais.2 ♦ Conversation oiseuse, échange de paroles insignifiantes. Faire la parlote avec une voisine (⇒ papoter) .Synonymes :- palabre- papotage- verbiage⇒PARLOTE, PARLOTTE, subst. fém.A. —Fam. Réunion, assemblée de gens qui parlent, bavardent. Assister à une parlotte; tenir une parlotte. Bien des essais avaient été tentés pour combattre cet individualisme et former des groupements; mais la plupart de ces groupes avaient immédiatement versé dans des parlotes littéraires, ou des factions ridicules (ROLLAND, J.-Chr., Maison, 1909, p.980). [M. Chalgrin] venait au collège et passait tout son temps en conférences, en parlotes avec des amis ou confrères, parfois même avec nous autres (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p.248). Maigret dîna dans son coin, tout seul (...). M. Léonard l'attendit en vain pour la parlotte du soir dans l'arrière-salle (SIMENON, Vac. Maigret, 1948, p.69).— P. méton. Lieu où se réunissent des gens pour parler, bavarder. —Ah! fit Denoisel, la conférence d'Aguesseau... ça va donc toujours, votre petite parlotte? Combien êtes-vous là dedans? —Deux cents (GONCOURT, R. Mauperin, 1864, p.35). Le grenier Goncourt (...) eût été la plus charmante des parlotes sans Octave Mirbeau et Jean Lorrain (L. DAUDET, Qd vivait mon père, 1940, p.200). Combien qui, dans les cafés et les parlotes, émettaient des motions incendiaires et qui, dans les couloirs de la Chambre, composaient avec leurs pires adversaires (L. DAUDET, Clemenceau, 1942, p.39).♦En partic. [Au Palais] Local où les avocats s'entretiennent. (Dict.XIXe et XXes.).B. —Conversation, discussion oiseuse et inutile; échange de propos superficiels et insignifiants. M. Baslèvre avait éprouvé soudain un irrésistible dégoût de son bureau, de la parlote administrative (ESTAUNIÉ, Ascension M. Baslèvre, 1919, p.18). Notre admiration littéraire pour Rimbaud, Jarry, Lautréamont et quelques autres, qui a poussé deux hommes au suicide, mais qui se réduit pour les autres à des parlotes de cafés (ARTAUD, Théâtre et son double, 1938, p.93):• ♦ Je me laissais pas embringuer... J'étais plus bon pour la parlote... J'avais qu'à me rappeler mes souvenirs... le gueuloir de la maison!... les limonades à ma mère!... Toutes les vannes qu'on peut vous filer avec des paroles! Merde! Plus pour moi! J'avais mon sac!... J'en étais gavé pour toujours des confidences et des salades!...CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p.270.Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1935: parlote; id. ds LITTRÉ, DG; ROB.; Lar. Lang. fr.: -ote ou -otte. Étymol. et Hist.1. 1829 «réunion de gens qui s'exercent à l'art de la parole» (La Mode, t.1, p.84 d'apr. G. MATORÉ ds Fr. mod. t.15, p.138); 2. 1848 «conversation confidentielle» (Le Gamin de Paris, juin ds E. HATIN, Bbg. de la presse périod. en France, p.466a); 3. 1853 «lieu où l'on se réunit pour parler, discuter» (FLAUB., Corresp., p.310); 4. 1879 «conversation oiseuse» (HUYSMANS, Soeurs Vatard, p.19). Dér. de parler1; suff. -ot(t)e. Fréq. abs. littér.:51. Bbg. DARM. 1877, p.102.
ÉTYM. 1829, parlotte, La Mode, in Matoré, le Vocabulaire et la Société sous Louis-Philippe, p. 48; de parler, et -ote ou -otte.❖1 Fam. Assemblée, réunion de gens qui bavardent ou s'exercent à la parole; lieu où se tient une telle réunion. ⇒ Conférence. || Assister à des parlottes (→ Modeste, cit. 3). || Tenir une parlotte. — (1867). Local où les avocats s'entretiennent au Palais.1 Dans la cour et les couloirs de l'École de Droit (…) je me lie avec des camarades qui, au milieu des luttes parlementaires d'alors, s'enfièvrent pour la politique, brûlent de s'y mêler et, en attendant, se plaisent à des simulacres qui leur en donnent l'illusion (…) je me laisse entraîner par eux à une assez gaie et comique parlote d'étudiants où, comme à la fameuse conférence Molé (…) il y avait une Droite, un Centre et une Gauche.Georges Lecomte, Ma traversée, p. 160.2 Le Local, — que les familiers de Meynestrel nommaient généralement la Parlote, — était discrètement installé en plein cœur de la haute ville (…) la rumeur des discussions (…) l'avertit qu'il y avait du monde, aujourd'hui, à la Parlote.Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 49-50.2 Conversation oiseuse, échange de paroles insignifiantes. || Parlotes et palabres interminables (⇒ Papoter, parlotter).3 Communards sans Hébert, Girondins sans Charlotte,Le tout, un vol de sous dans un bruit de parlotte !Verlaine, Invectives, XXIX.4 On connaît leurs parlotes sans fin (des Russes), se poursuivant indéfiniment sans aboutir nécessairement à des conclusions.André Siegfried, l'Âme des peuples, VI, IV.❖DÉR. Parloter ou parlotter.
Encyclopédie Universelle. 2012.